Médecins Sans Frontières (MSF) a signalé que la situation sanitaire se détériore rapidement un mois après le premier cas de choléra détecté. À Malakal, capitale de l’État du Nil Supérieur, 737 cas ont été signalés. L’organisation humanitaire redoute que l’épidémie ne se propage également aux zones voisines comme Tonga et Kodok.
Le choléra est une maladie virulente provoquant de fortes diarrhées. Elle peut être mortelle en quelques heures si elle n’est pas traitée mais peut être guérie avec des antibiotiques et de l’hydratation. Elle se transmet généralement par l’ingestion d’eau ou de nourriture contaminées, souvent en raison de conditions sanitaires insuffisantes.
MSF a indiqué avoir installé un centre de traitement avec une capacité de 100 lits mais met en évidence des manques importants, surtout en matière d’eau et d’assainissement. “Nos équipes sont poussées à leurs limites pour couvrir les besoins urgents”, a souligné Zakaria Mwatia, responsable de la mission MSF.
À ce jour, le pays a signalé 1 526 cas, entre suspects et confirmés. L’épidémie a débuté fin octobre à Renk, une localité clé pour les réfugiés en provenance du Soudan. Plus de 850 000 personnes ont franchi la frontière au cours des 18 derniers mois, augmentant la pression sur un système de santé déjà très fragile. MSF précise que l’afflux continu de réfugiés aggrave la situation.
L’ONU a récemment débloqué 280 000 doses de vaccin oral contre le choléra, qui seront administrées dans les zones les plus touchées, une épidémie alimentée par le manque d’accès à l’eau potable et des infrastructures sanitaires faibles.
Le Soudan du Sud, l’un des pays les plus pauvres du monde, reste marqué par des conflits, la pauvreté et des catastrophes naturelles depuis son indépendance en 2011.
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